Il y a des jours sans et des jours avec.
Enfin, je crois. Je m'étais promis de ne plus croire. Et puis après tout, je me dis que c'est pour me rassurer. je me dis qu'il y a beaucoup de gens qui se rassurent. Et puis qu'il n'y a pas d'interdits. Mais tout ça c'est pas vrai. Je le sais. Et quand j'y pense, j'arrive pas à m'dire que j'm'en fous. C'est plus fort que moi. Tu m'diras, je suis un ver de terre. C'est à ne plus s'étoner beaucoup. Et puis j'essaye. Parce que sinon on va dire que je deviens adulte. J'ai pas envie. J'ai pas envie de ne plus savoir imaginer. Et j'ai envie de courir le monde. De lui faire la belle cour. Avec des fleurs roses jaunes bleues et oranges. Mais je suppose qu'il s'en fout. Lui il y arrive bien. Avec ses presque sept milliards de sbires, il n'a pas d'inquiétude à avoir, c'est toujours un tout petit qui cri entre deux rochers galeux. J'aimerais bien être grand un jour. Ne plus être une souris ou un rampant. Et t'amener à l'abatoire. L'abatoire des rêves. Pour penser plus à moi. Pour penser un peu plus à moi. Et m'étouffer avec ce gros cerveau qui grossit. Il ressort. Je n'entends plus. Je ne t'entends plus. Je ne sens plus. Je ne te sens plus. Je vais attendre. Je vais attendre que ça sorte de mes yeux. Pour mieux vomir mon narcissisme. Pour mieux vomir de toutes les façons. En oubliant l'amour et les jolies filles, et le jazz de la Nouvelle-Orléans. Ding et ding. Je n'ai pas le singe. C'était une vraie ménagerie. Enfin, je crois. Je m'étais promis de ne plus croire. De ne plus croire et bis repetita.